Ce mercredi 20 octobre, la burle hurle sur le plateau du Velay, elle s’engouffre dans les rues du bourg, et balaye la place du foirail. C’est le jour de la foire aux chevaux à Fay sur Lignon.
Sur le foirail sont rassemblés de superbes « comptois », pour la plus part, des alezans à crins lavés. Cette belle race de chevaux de traits est maintenant principalement élevée pour la viande. Certes, on ne voit plus guère de boucheries chevalines à notre époque, mais il semble qu’il subsiste un relatif marché, en plein déclin cependant.
Manger de la viande de cheval ? Pour un (ex) cavalier, quel dilemme ! Pourtant, pour les responsables de la filière, c’est le seul moyen de préserver le patrimoine génétique de cette magnifique race, en lui donnant un débouché qui lui permette de se perpétuer.
Pour dessiner, aujourdhui, il faut être motivé, avec ce froid qui gèle les doigts !
Toutes les races de chevaux de travail sont menacées de disparition, faute de débouchés. Et pourtant, quelles merveilles obtenues après des siècles de sélection !
J’en connais une autre, au-dessus de chez moi, sur le plateau du Vercors. Je suis en « affaires » pour gérer un terrain de parapente, avec un éleveur du nom de « Barraquand », détenteur de la race éponyme de chevaux de travail du Vercors, qui cherche avec l’administration des Haras nationnaux à perpétuer celle-ci.
Je n’ai pas encore pris le temps d’en dessiner un, mais promis, je ne manquerai pas l’occasion de le faire dés qu’ils seront remontés de la plaine de la Crau où ils passent l’hiver sur leur paturage du Grand Echaillon.
Les mères sont accompagnées de leur poulain de l’année qui sont presque aussi grands qu’elles ! Ces derniers font l’objet d’apres marchandages entre les maquignons à la trogne plus vraie que nature. Lorsque viendra le moment de la séparation, la place se remplira de hennissements déchirants, sans doute ont-ils compris que leur sort n’était pas forcément enviable.
Pierre-do Bayart
09/01/2010